Marseille vs Bordeaux: La genèse du football français ?

21/11 - 17:37 | Il y a 10 ans

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Depuis des années, des décennies, les Girondins de Bordeaux et de l’Olympique de Marseille s’affrontent dans un duel qui n’a peut être plus l’éclat des années 80 et 90 mais garde toujours sa flamme de classique de cette Ligue 1 qui n’a que pour mots (et maux) pour Paris. Décryptage d’une rencontre pas comme les autres.
 

Avant que certains journalistes de l’Île-de-France (et d’ailleurs) ne créent de toute pièce le fameux, le seul et l’unique PSG-OM, chaque amoureux du ballon rond avec comme ligne de mire en guise d’horizon l’est et l’ouest du SUD de la France. Oui, si un sommet avait le droit d’exister, il s’agissait de ce choc entre les deux coques du championnat français du passé. Cette rivalité existe bien évidemment au travers d’une opposition présidentielle jamais vu à l’époque. D’un côté, un Claude Bez plus sûr de ses convictions et d’une autre côté le jeune, l’insouciant Bernard Tapis. A chaque rencontre, chaque duel prévoyait un véritable bras de fer entre ces deux fortes têtes de l’hexagone. A fortiori, les différents chassés croisés de joueurs à l’image de Joseph-Antoine Bell, Marius Trésor, Jean-Pierre Papin et surtout un certain Alain Giresse. Le transfert de ce dernier semble être le va-et-vient le plus émouvant et à la fois contreversé de cet affrontement de titans. Un Giresse meurtri de jouer dans le Lescure de l’époque où chaque ballon contrôlé était le détonateur d’une véritable mascarade collective, une véritable chasse à l’Homme. Mais au-delà de tout ceci, Marseille-Bordeaux est aussi une lutte acharnée du titre suprême de Champion de France. Cette lutte était symbolisée lors de la dernière décennie du 20ème siècle où bordelais et marseillais ont écrit les grandes lignes d’un mano à mano le plus souvent inégalable. Alors bien sûr, ces matches n’ont eu que rarement une intensité importante à l’image d’un Marseille-Bordeaux de 2007-2008 où Bordeaux vient s’imposer du côté du Vélodrome. A contrario d’une partie quelconque l’année du titre bordelais où le salut de la victoire olympienne viendra d’une tête malheureuse de Chamakh qui finit dans les filets d’Ulrich Ramé.

Aujourd’hui, l’ombre du Paris Saint-Germain qatarisé plane sur l’image de marque du football français où les chocs du glorieux passé comme Bordeaux-Nantes, Saint-Etienne-Marseille et tant d’autres sont mis au second plan et encore même au troisième plan. Ces parties, qui ont fait rêver le (télé) spectateur français, ont perdu de leur superbe d’antan et le match de dimanche soir dans un Vélodrome revigoré et gonflé à bloc ne déroge pas à la règle. Cette histoire du football français est écrite au passé. Une histoire qu’on a l’habitude de mettre en scène, de raconter avec un certain « Et tu te souviens de ce match… ». La réponse à l’intérieur de soi amène une certaine nostalgie des moments heureux ou malheureux où on se dit « Oui je me souviens de ce passé enivrant du football français où la mise en haleine de la chaîne cryptée avait le don de te faire saliver d’avance ». Aujourd’hui les ingrédients de cette fameuse genèse n’est plus, peut-elle être retrouvée ? Il est désormais évident que le contexte est différent, avec des présidences bien plus apaisées, moins charismatiques. Mais quoi qu’il en soit, la ferveur populaire entre les deux camps restera incontestablement intacte.

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