Nice, le roi d’automne

20/12 - 17:00 | Il y a 8 ans

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Champion d’automne avec 4 points d’avance sur Monaco et 7 sur Paris, l’OGCN Nice épate la sphère du football français. Régulier et agréable à voir jouer, le club azuréen est en train de devenir le club à battre cette saison.

 

La forme niçoise

Avec une seule défaite en 18 matchs, Nice a la fière allure d’un champion en devenir. En attendant cette hypothétique issue, le club niçois a de manière certaine la carrure d’un champion d’automne. Avec 4 points d’avance sur Monaco, le club azuréen est assuré de terminer la phase aller en tête de L1 et de passer les fêtes dans un bon confort. Cette surprise a été rendue possible par une régularité chirurgicale. Après un bel été qui lui a permis de se lancer, Nice a fait carton plein en octobre en remportant ses quatre matchs, disposant notamment de Lyon à l’Allianz Riviera (2-0) et punissant largement Metz à Saint-Symphorien (2-4), et Nantes de nouveau sur ses terres azuréennes (4-1). Si le mois de novembre a été moins prolifique avec la défaite à Caen (1-0), et le nul face à Bastia à domicile (1-1), les joueurs de Lucien Favre ont su glaner deux victoires très importantes à Saint-Etienne et Guingamp sur le même score (0-1), prouvant au passage leur crédibilité dans la lutte pour le haut du classement. En battant Toulouse 3-0 début décembre, et en allant chercher un match nul au parfum de victoire sur la pelouse du Parc des Princes (2-2), Nice a enfoncé le clou et a validé ces deux bons résultats par une victoire sur Dijon dimanche (2-1). C’est une équipe en pleine confiance, solide sur ses acquis et prête à voyager que les Girondins affronteront mercredi soir dans un remake du 8eme de finale de Coupe de la Ligue joué il y a une semaine (3-2 pour Bordeaux).

L’effectif niçois

En dépit de la présence de Mario Balotelli dans l’effectif niçois, les Aiglons ne possèdent pas l’effectif le plus attrayant de L1 ni le plus étoffé sur le papier. Mais sur le terrain, chaque joueur évolue à un niveau élevé et fait la différence pour le collectif. Dans les buts, Yoan Cardinale dirige la meilleure défense de L1 et règne sans partage sur le poste en L1 (18 match). La défense est articulée autour de Dante qui représente le très haut niveau en position de défenseur central. Passé notamment par le Bayern Munich, l’international brésilien est une référence en combinant une force défensive avec une capacité de relancer proprement le jeu. Le jeune Malang Sarr, âgé de 17 ans, est en phase d’apprentissage aux côtés de Dante, mais fait partie des plans de Lucien Favre en ayant joué les 18 matchs en position de titulaire. Paul Baysse et ses 9 matchs et Mathieu Bodmer, qui a participé à 12 matchs, plutôt en position de milieu, font aussi partie des tauliers de la partie défensive. Au même titre que les latéraux Ricardo Pereira et Henrique Dalbert qui sont des révélations à leurs postes. Tous deux âgés de 23 ans, le premier nommé qui est Portugais, et le deuxième nommé qui est Brésilien, ont des profils de joueurs de contres très efficaces. Face à Bordeaux, Dalbert devrait être absent et Pereira est incertain. Au milieu, c’est l’aisance technique qui domine du côté de Nice. Quand Jean-Michaël Seri est capable de récupérer les ballons, mais aussi d’être un passeur hors-pair en étant en tête du classement des passeurs de L1 avec 8 offrandes distribuées, Wylan Cyprien et Younes Belhanda sont des vrais accélérateurs de jeu. Dans ce milieu très performant, le très prometteur Vincent Koziello n’est pas toujours titulaire, tout comme Valentin Eysseric ou Rémi Walter, deux joueurs techniquement sûrs. Enfin, en attaque, Mario Balotelli est le buteur phare. En 8 matchs, l’attaquant niçois a marqué 8 fois, essentiellement à domicile. Un ratio impressionnant qui vient compléter celui d’Alassane Pléa. Avec 10 buts, Pléa est en train de réaliser la meilleure saison de sa carrière dans la lignée de celle disputée aux côtés de Valère Germain la saison dernière. Seul petite ombre au tableau, les attaquants remplaçants ne semblent pas encore en mesure de maintenir le niveau de performance du duo infernal. Le jeune Anastasios Dionis (20 ans) n’a pas marqué sur ses 8 entrées en jeu et Saïd Benrahma et Alexy Bosetti n’ont pris part à aucune rencontre de L1 cette saison. C’est avec une équipe très bien huilée, mais avec un effectif peut-être un peu court dans certains domaines du jeu que Nice s’est hissé en tête de L1 à mi-chemin en cette saison de L1 2016-2017.

L’Équipe possible face à Bordeaux : Cardinale - Souquet - Dante (cap) - Sarr - Pereira - Seri - Walter - Belhanda - Cyprien - Balotelli - Pléa

 

Trois questions à... Patrice Alberganti (Attaquant de l’OGC Nice entre 1997 et 1999 - Président du club des anciens Aiglons).

WebGirondins : Nice est champion d’automne avec un effectif intéressant, mais que l’on n’attendait pas à un tel niveau. Comment expliquez-vous ce résultat ?

Patrice Alberganti : Lucien Favre a tout d’abord été très intelligent dans son approche de l’équipe. Il a bénéficié du travail réalisé par Claude Puel pendant plusieurs années, et il a apporté quelques ajustements techniques pour être plus performant offensivement. Le fond de jeu et le projet technique restent les mêmes que sous l’ère Puel, mais Favra a apporté sa dimension personnelle au jeu. Tactiquement il y a de la rigueur et offensivement on constate plus de percussion que l’an dernier. Les recrues ont aussi apporté les touches importantes là où il était nécessaire de progresser. Cyprien et Belhanda sont notamment déterminants car ils se projettent vite vers l’avant. C’est le point qui faisait peut-être défaut à Nice malgré le jeu qui était déjà présent. Dans le système Favre, les deux latéraux sont essentiels. En début de saison, ce fut difficile à mettre en place, mais maintenant que Dalbert et Pereira ont assimilé le replacement défensif, ils proposent un gros abattage sur les côtés ce qui crée des décalages. En pratique, on n’a pas peur de ressortir loin derrière pour attirer le bloc défensif adverse vers nous et dès que ce travail est bien fait, ça explose sur les côtés. Dalbert et Ricardo Pereira ont tous deux des qualités impressionnantes au niveau technique et au niveau des centres. Sans eux, ce fut plus difficile face à Dijon et la seule fois où ça a fonctionné, c’est lorsque Souquet a délivré le ballon de but pour Balotelli. Ce système visant à attirer l’adversaire en faisant tourner le ballon pour exploser ensuite sur les côtés est l’une des grandes forces de l’OGCN cette saison.

WebGirondins : Pouvez-vous nous parler davantage de Lucien Favre qui réalise des miracles à la tête de l’équipe niçoise ?

Patrice Alberganti : C’est quelqu’un de très abordable, toujours prêt à discuter avec la presse et les gens qui entourent le club. C’est un amoureux du football. J’ai assisté à quelques uns de ses entraînements et on voit qu’il fournit un travail énorme. Il n’a pas peur d’arrêter les actions pour replacer les joueurs. Il encourage ses hommes et reste très positif dans ses critiques quand il prend les joueurs à part. C’est quelqu’un qui apporte de la sérénité et qui a côtoyé le très haut niveau. Il explique à ses joueurs qu’il faut se régaler en jouant au football. C’est un entraîneur qui aimerait encore jouer au foot s’il le pouvait, il le dit lui-même. C’est un amoureux de ce sport et il communique cela à ses joueurs. Il influence leur état d’esprit et leur inculque que leur salut ne passera que par le plaisir pris sur le terrain. Ce sont des répétitions de systèmes qui sont à la base de tout cela, et le football s’éclaircit pour les joueurs et tout devient plus facile pour eux, surtout que le niveau technique est élevé. Lucien Favra a su mettre sa patte et donner une envie permanente de recréer le même jeu d’un match à l’autre.

WebGirondins : Comment voyez-vous ce prochain Bordeaux-Nice ?

Patrice Alberganti : Je ne parlerais pas de revanche. On m’a posé la question dans une émission de radio, et je ne pense pas que Nice soit une équipe de coupe. L’objectif du club est d’être bon en L1 et de mener la dragée haute aux équipes qui lui disputent le haut du classement. Les joueurs ne vont pas se prendre la tête et vont essayer de développer leur jeu habituel. Un jeu fait de maîtrise et d’une grosse mainmise sur la possession. Ils auront un esprit pour jouer la gagne et être compétitifs pour prendre trois points sur le terrain de Bordeaux.

 

Par Florian RODRIGUEZ

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